Langues régionales dans la Constitution française : restons mobilisés et agissons avant de sabrer le champagne

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« Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la Nation » prévoit l’amendement à l’article 1 de la Constitution présenté par le président UMP de la commission des lois ; amendement adopté à la quasi-unanimité par les parlementaires toutes tendances politiques confondues, et qui était attendu depuis longtemps.


L’ UDB se réjouit de cette simple mais nécessaire première reconnaissance des langues régionales qui ne doit être considéré que comme un premier pas vers la ratification de la Charte du Conseil de l’Europe, laquelle garantit le droit à l’usage des langues régionales dans la vie publique et sociale.


Si cet amendement à l’article 1 de la Constitution représente une avancée réelle, le maintien de l’article 2 en l’état - « le français est la langue de la République » - pose question quant à l’interprétation juridique de cette mesure. En effet rien dans ce nouvel énoncé de la Constitution, si le débat au Sénat conduit lui aussi au consensus (nous nous attendons déjà aux fulminations de Jean-Luc Mélenchon ), ne contraindra l’ Etat à doter les Régions de véritables moyens permettant l’épanouissement réel des langues régionales. D’ailleurs les propos tenus en séance par l’auteur de l’amendement lui-même éclairent ses intentions qui sont aussi très probablement celles du chef de l’Etat et du gouvernement : « Cette mention ne serait pas créatrice de droits nouveaux – en particulier celui d’exiger la traduction des documents administratifs - et elle ne vise pas à permettre à des groupes ou à des particuliers de poser une quelconque revendication. Il s’agit par contre de répondre à la demande qui s’est exprimée sur tous nos bancs de mentionner dans la Constitution l’existence de nos langues régionales ». Mentionner l’existence, fort bien, mais si c’est pour exister comme le bibelot existe sur le buffet du salon, on voit jusqu’où cela peut nous mener, à savoir pas très loin.


A l’heure où nous assistons à un véritable retour en arrière de l’Education nationale dans les classes bilingues où les ouvertures de postes prévues sont sabrées par rapport à la demande sociale, il devient urgent d’accorder à la Région Bretagne la compétence « politique linguistique »qu’elle demande officiellement (1) pour pouvoir donner à la langue bretonne les outils nécessaires à son développement : filières scolaires bilingues, usage du breton dans la vie sociale et publique, moyens audio-visuels avec une véritable chaîne de télévision régionale comme ailleurs en Europe (régions allemandes, espagnoles, italiennes, britanniques).



Pour l’Union démocratique bretonne,
La porte-parole Mona Bras

Publié dans communiqués UDB

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